Le slogan « America First », popularisé par Donald Trump dès sa campagne présidentielle en 2016, a marqué un tournant dans la posture internationale des États-Unis. Cette doctrine, fondée sur le nationalisme économique, le protectionnisme commercial et un désengagement partiel des institutions multilatérales, a profondément influencé l’équilibre géopolitique mondial.
Sous la présidence Trump, les États-Unis se sont retirés de plusieurs accords majeurs, comme l’Accord de Paris sur le climat ou l’accord nucléaire iranien (JCPOA), remettant en question leur rôle traditionnel de leader du multilatéralisme. En parallèle, les tensions commerciales avec la Chine ont inauguré une ère de rivalité stratégique directe entre les deux grandes puissances, fragilisant l’ordre économique mondial fondé sur les règles de l’OMC.
Le retrait ou l’affaiblissement de l’engagement américain dans certaines régions a également laissé un vide partiellement comblé par d’autres acteurs comme la Chine, la Russie ou la Turquie, qui ont su exploiter cette marge d’autonomie nouvelle. Cette redistribution des cartes a accentué l’instabilité dans des zones comme le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe de l’Est.
En somme, « l’Amérique d’abord » a renforcé une tendance vers un monde plus multipolaire, moins coopératif, où les rapports de force dominent souvent les normes collectives. Si la politique étrangère américaine a connu un rééquilibrage sous l’administration Biden, les effets du trumpisme sur la scène internationale restent visibles, laissant planer une incertitude sur l’avenir de l’ordre mondial tel qu’on le connaissait depuis 1945.